25 mai 2019

Pourquoi ai-je eu l'impression de devenir idiote à cause de mon job ?

  Vous le savez peut-être (ou pas), mais j'ai toujours été attirée par les lettres, les cultures diverses et ai toujours eu une soif d'apprendre certaine. Aussi, depuis mon enfance, je lis des choses pas forcément accessibles à tous mes camarades — par exemple, j'ai reçu comme cadeau de Noël, vers mes dix ans, une énorme encyclopédie sur l'Egypte ancienne et je l'ai absolument chéri, l'ayant toujours dans ma bibliothèque.
  Plus tard, j'ai été cette lycéenne qui choisissait les plus gros livres à lire en option, par rapport aux autres et encore un peu plus tard, je me suis lancée dans les Lettres Modernes et tous ces bouquins à assimiler...
  En gros : j'ai toujours été entourée de livres, presque davantage encore dans mes cursus d'Histoire de l'Art et d'Anthropologie et ça m'a fait tout drôle d'entrer dans la vie active... en ayant presque plus le temps de lire, puis en ne lisant plus du tout !

  Qu'on se comprenne bien : lire ou non n'a absolument aucun lien avec le fait d'être idiot ou non mais chez moi, pour ma petite personne propre, je ressentais un manque qui me pesait sur le moral. Autour de moi, les gens étaient impressionnés par mes lectures, et ça gonflait mon orgueil (autant que ça me fatiguait parce que non, la littérature russe, par exemple, n'est pas si difficile d'accès blablabla).
  Ainsi, pour moi qui ai fréquenté des personnes dans des milieux artistiques, j'ai été impressionnée par leur immense culture en cinéma ou en musique, de même pour d'autres personnes dans d'autres domaines dans lesquels je ne comprends strictement rien. Chacun son truc. Dans mon cas, ce sont les livres. Et je ne prenais plus le temps de lire, outre la période des beaux jours, sans trop savoir pourquoi.

  Et puis, l'hiver dernier, à la faveur d'un accident du travail, j'ai eu énormément de temps à tuer, coincée chez moi et me suis ainsi remise à lire avec avidité. Et à lire de tout ! Avec avidité ? Frénésie, plutôt, comme si je rattrapais un retard de quatre années. Et je ne me suis jamais sentie aussi bien depuis un moment. J'avais réellement la sensation d'être plus intelligente par cette accumulation de lectures. Mais pourquoi ? Pourquoi se sent-on aussi diminués lorsqu'on se détourne de ce qui nous est nécessaire ? Non, pourquoi se détourne-t-on de cela, en fait ?

  Le temps ? Une fausse excuse ! Lire un livre me prends moins de temps que de terminer une série sur Netflix, tout est question de choix.
  La paresse intellectuelle ? Il y aurait un peu de ça, comme si la fatigue d'un travail débilitant ne pouvait disparaître grâce à des mots... ce qui est pourtant tout à fait indiquer pour lutter contre un quotidien morose.
  Se sentir en décalage vis-à-vis des autres ? Voilà qui a joué, dans mon cas. Je n'étais pas entourée de personnes s'intéressants grandement à la culture de manière générale (mis à part le cinéma grand public et les séries Netflix), ce qui m'a quelque peu coupé dans mon élan, freiné dans mon rythme coutumier de lectures, de sorties pour courir les expositions (sur le long terme), ce cercle ne favorisant pas les échanges... Et puis j'ai finalement compris que je n'en avais rien à faire et que, tant pis, je me retrouvais seule dans ces univers, ce qui n'est pas grave. Je dois rester ma propre source d'impulsion.
  Normalement, je n'ai que faire de l'opinion mais là, je ne sais pas comment, j'ai été happée par un courant, ayant été certainement trop poreuse dans un environnement dans lequel les travailleurs dits "de terrain" sont constamment rabaissés, dans lequel mes collègues ne s'intéressaient majoritairement pas à la culture (pas même celle de leur propre pays, alors que ça aurait pu être une formidable source d'échanges), dans lequel le moral était souvent resté chez moi, ne me donnant pas envie de faire quoi que ce soit pour sortir de mon mal-être... sauf que tout ceci devenait un cercle vicieux : j'avais renoncé à une partie de moi, j'allais mal, je ne m'évadais plus, je n'apprenais plus d'une certaine manière, donc j'allais mal etc.

  Je pense que beaucoup se sont trouvés ou se trouvent actuellement dans le même cas pour certaines de ces raisons (ou d'autres encore) mais tout peut basculer : soyez votre propre source d'impulsion. En toute circonstance, peu importe ce qui doit s'y référer. Ne comptez que sur vous-même pour votre mieux-être : vous êtes le/la seul/e à vous connaître, après tout !

—xoxo

1 commentaire:

  1. Ton article me parle beaucoup, en réalité je me suis vue dans ce que tu dis, j'ai également ce besoin de lire, de m'échapper mais aussi d'analyser le monde et de l'analyser moi même. Comme si mon cerveau ne pouvait pas rester statique.

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