29 août 2018

La traditionnelle saison de la légèreté — Mes lectures du mois (juillet 2018)

  Ceux qui me suivent depuis un moment commencent à le savoir : en été, je privilégie les lectures ultra légères, pas prise de tête et comiques. Ce mois-ci, j'en ai donc deux à vous proposer, de deux auteurs que j'apprécie beaucoup pour cela mais que ceux qui cherchent du plus de fond se rassurent, j'ai également un petit ouvrage pour vous.


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  J'aime le sexe mais je préfère la pizza, Thomas Raphaël, Editions J'ai Lu, 2018

  Cet ouvrage n'est pas un nouveau roman que nous livre l'écrivain, mais des épisodes de sa vie, de son enfance à son état actuel d'adulte. Le style y est quelque peu différent, mais nous retrouvons toujours cet humour et ce goût de l'auto-dérision. Les histoires et anecdotes s'enchaînent rapidement, les périodes se mélanges, les protagonistes valsent mais nous pouvons en retrouver certains au fil des pages, si bien que le rythme n'est jamais monotone.
  Aussi, j'ai trouvé le fond plus mélancolique que dans ses romans, pas seulement nostalgique, mais réellement avec un poids, que ce soit le poids de l'enfance, le poids de la mort, le poids d'une relation... il est ainsi aisé de s'identifier à certains épisodes.
★★★★☆

  Nous sommes tous féministes, suivi des Marieuses, Chimamanda Ngozi Adichie, coll. Folio, Editions Gallimard, 2015

  Je pense que si vous souhaitez gravir les monts du féminisme en douceur, ce petit livre est fait pour vous. Le ton y est agréable, la lecture se fait fluide et cela permet de comprendre que le féminisme est la base nécessaire à une société unie, sans avoir le sentiment d'être coupable de sexisme ou de machisme en pleine conscience avec un ton qui serait perçu comme trop agressif, réflexion souvent faite par des hommes. L'auteur va plutôt soulever plusieurs questions afin de nous questionner sur ces sujets et les réponses se font évidentes, pour peu que nous soyons un minimum intelligent et souhaitions le meilleur à nos homologues féminines (oui, ceci était fort condescendant et certains hommes m'en tiendront rigueur pour cela; je m'en fiche, s'ils peuvent être paternalistes, je peux être condescendante, jusqu'à ce qu'une majorité comprenne la nécessité de ces combats).

  La nouvelle qui suit, Les Marieuses, est également très intéressante et permet de nous faire prendre conscience que, oui, il y a encore des sociétés où le mariage n'est pas un choix entre deux individus qui s'aiment à un moment de leur vie (ou pour d'autres raisons mutuellement consenties), mais une contrainte décidée, imposée par la famille, pour le bien supposée de la femme et de sa descendance à venir (forcément).
★★★★☆

  Si le verre est à moitié vide, ajoutez de la vodka, Marion Michau, Editions J'ai Lu, 2018

  J'ai ri ! Voilà, merci, au revoir.
  Plus sérieusement, ce livre est tout indiqué pour vous faire passer un bon moment et vous aidera à relativiser les déboires de votre propre vie sentimentale. Personnellement, je n'étais pas en quête du "bon" à ce moment (j'étais même en couple, avec, à l'évidence, le mauvais) et ne le suis toujours pas à l'heure actuelle, mais il est toujours amusant de constater que nous vivons tous et toutes les mêmes choses et que nous pouvons ainsi parfaitement voir de quoi il retourne et rire avec elle de sa, mais aussi de notre, situation.
  Ainsi, un livre feel good qui va aborder plusieurs thèmes et qui, à mon sens, se partage entre amis. Il m'aura ainsi permis de me rapprocher de quelqu'un qui m'est resté en tête sur de longs passages et je me suis dit que cette lecture lui ferait du bien — et quelle coïncidence ! elle possédait également ce livre qu'elle n'avait pas encore ouvert !
  En bref, mon petit coup de cœur de l'été qui fera certainement parti de ces livres bon pour le moral que je pourrais relire en cas de coup de cafard durant l'hiver.
★★★★★

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  Encore dans ma PAL :
  • L'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, Cervantes, coll. Folio Classique, Editions Gallimard, 2008
  • Beaux et damnés, F. Scott Fitzgerald, coll. Folio, Editions Gallimard, 2014
  • Les Enchantements d'Ambremer, Le Paris des Merveilles, I, coll. Folio Science-Fiction, Editions Gallimard, 2017
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  Je reste fidèle à Raphaël et Michau pour mes étés, comme vous le constatez, étant rarement déçue par leur style efficace. Ainsi, si vous avez des auteurs de la même veine à me conseiller, je suis preneuse, pour mes beaux jours, mes vacances, ou mes coups de blues — oui, voilà qui fait pas mal de cas, finalement.
  De même, j'espère que ce petit ouvrage féministe vous intriguera si vous souhaitez vous familiariser à la cause en n'attaquant pas de suite les grosses théories et les pages de thèses.

—xoxo

27 août 2018

Sur les traces de mes ancêtres — Episode 1 : Ce que je sais, ce que je pensais et MyHeritage DNA

  Cela faisait déjà quelques temps que l'idée me trottait en tête. En fait, ça va faire une quinzaine d'années que je planche sur mon arbre généalogique, avec ma mère; c'est une chose qui me fascine, que de remonter le temps, sur les traces de mes ancêtres et d'en apprendre davantage sur eux, toutes ces personnes banales, extraordinaires ou énigmatiques pour en arriver à moi, fille à la fois banale, extraordinaire et énigmatique — la vie n'a absolument rien d'originale, n'est-ce pas ? nous en passons tous par là !

  Du coup, lorsque mon ami Rocky m'a montré, tout fier, qu'il avait fait un test ADN en Angleterre (via Ancestry), j'étais tellement envieuse ! Ces tests n'étaient alors pas disponibles en France.
  Quelques mois plus tard, la bonne nouvelle est enfin arrivée : MyHeritage lance enfin les susmentionnés tests, également disponible pour notre bon vieux pays ! Cela tombait doublement bien : je connaissais déjà ce site puisqu'une grande partie de mon arbre généalogique y est hébergé.


  Alors, comment ça marche ? Rien de plus simple : il vous faut avant tout créer un compte pour pouvoir entrer la référence de votre kit et ainsi récupérer vos résultats ultérieurement (c'est aussi sur ce compte que vous pourrez avoir la liste des ADN que vous avez soumis au test). Ensuite, vous allez devoir prendre une première tige et prélever de l'ADN dans votre bouche, contre l'une de vos joues, pendant quelques temps, puis vous devez contenir ce prélèvement dans le premier tube mis à votre disposition. Enfin, vous allez répéter l'opération, contre l'autre joue avant de glisser le tout dans l'enveloppe qui vous est fournie et de l'envoyer (à vos frais) à MyHeritage.
  Quelques semaines plus tard : c'est prêt !


  ✒︎Ce que je sais de ma famille

  Comme je vous l'ai déjà précisé, cela fait une quinzaine d'années que je traque mes ancêtres. Ainsi, j'ai pu identifier plusieurs branches :
  • Branches iséroises : Voiron - Tullins - Coublevie etc. Ce sont, dirons-nous, les branches principales puisque ce sont d'elles dont je viens. Ce bout de famille est toujours restée dans les mêmes coins, même si j'ai pu retrouver une petite pointe dans le Nord-Isère (là, je pinaille pour les connaisseurs de la zone).
  • Branches savoyardes : avant de contracter un mariage sur Tullins, un de mes ancêtres venait de Corbel, en Savoie et toute son ascendance sur plusieurs générations provenait de plusieurs endroits savoyards également.
  • Branches du Sud-Ouest : Toulouse et sa région - Tarn etc. Les branches de ma trisaïeul ô combien mystérieuse — au point où j'ai plancher sur un roman fictif que j'aimerais reprendre, c'est dire ! Des branches de bourgeois toulousains, de petits paysans occitans et de précepteurs royaux que j'ai pu creuser grâce à l'aide apportée par les propres recherches d'un cousin de ma mère que je ne connais pas mais que je remercie encore.
  • Branches suisses : voyageons un peu. J'ai pu retrouver, au XVIème siècle, des ancêtres venant de Suisse.
  • Branches italiennes : ne comptons pas la Savoie et son statut si changeant dans notre Histoire pour nous concentrer sur l'Italie moderne. Une de mes bisaïeules avait ses deux parents qui ont émigré d'Italie, tous deux en provenance de localités au nord du pays et j'ai pu creuser davantage l'une de ces branches.
  • Branches algériennes : rien de bien extraordinaire; suite à la guerre d'Algérie, mes grands-parents sont venus en France avec, entre autres, mon père dans leurs bagages et me voilà donc !


  ✒︎D'où je pense venir

  De toutes ces recherches, je suis sûre. J'ai passé énormément de temps à tout scruter, comparer etc. donc je suis certaine de moi (il faudrait que je vous rédige enfin cet article qui me trotte en tête depuis des années sur ma manière de conduire mes recherches, afin de vous aiguiller).
  Toutefois, nous ne pouvons jamais tout savoir; nous ne pouvons pas faire parler les morts. Croyances, rumeurs, suspicions et présomptions font ainsi leur vie. Ici, plusieurs axes, plus ou moins pertinents pour le sujets principal de cet article, mais je me dois de tous les poser pour la suite :
  • Ancêtres algériens : il est difficile d'obtenir des informations au-delà de la période coloniale française (d'ailleurs, même pendant, ce n'est pas aisé, d'autant que mon nom a été changé en cours d'Histoire, merci les transcriptions douteuses qui ont totalement changé mes pistes de recherches). Aussi, il se disait que nous aurions des ancêtres en provenance d'Asie, ce que l'une de mes tantes vivant en Italie s'est fait confirmer avec un test, il y a quelques années.
  • Tête de Turc : le père de mon grand-père avait, à ce que l'on disait de lui, un type turc.
  • Qui était le père ? Comme dans tout arbre, nous tombons sur des actes de naissance ou de baptême avec la mention "enfant naturel" signifiant que la mère n'était pas mariée au père dudit enfant, qui ne pouvait donc pas figurer dans les transcriptions. Soit qu'ils n'étaient pas mariés, soit que le père était inconnu, d'ailleurs. En effet, deux exemples : une mention précisant que le père de l'un de mes ancêtres était "soldat", donc sûrement de passage mais aussi la dernière de mes ancêtres toulousaine quittant sa ville, un enfant sous le bras (dont nous ne connaîtrons pas le futur) pour s'installer à Chambéry où elle aura deux autres enfants de père(s) inconnu(s) (dont l'un de mes arrières-grands-pères, donc), les abandonnant pour filer du côté de la Suisse.
  Pour résumer, à ce stade, je pensais avoir des origines, en allant de mon père à ma mère : algériennes, vietnamiennes, cambodgiennes, françaises, italiennes, suisses et turques.


  ✒︎D'où je viens

  Le grand jour est enfin arrivé ! Je vais enfin savoir si cette petite liste dont je suis si fière est réelle ou non.
  J'ai été quelque peu surprise sur pas mal de résultats.


  Mais où sont passées mes origines françaises et italiennes !? (Le premier groupe n'existe pas en tant que tel dans les classifications d'ADN, mais est dilué dans les groupes "Ibère", "Ouest et nord-européen" et "Italien".)
  Je m'attendais à trouver le groupe "Ibère" ici, par mes branches du Sud-Ouest, donc je ne suis pas surprise, tout comme le groupe "Nord-africain" (aucun doute sur la paternité de notre génération, à mon frère et à moi-même, nous ressemblons bien à nos deux parents !).
  Les groupes "Moyen-oriental" et "Peuples des Balkans" confirmeraient-ils les dires sur mon arrière-grand-père ?
  Mon côté "Grec" me ravit, ayant toujours admiré cette culture multiséculaire qui a contribué à fonder l'Europe et à nourrir les plus grands courants de pensées ainsi que les théories scientifiques que nous connaissons toujours aujourd'hui. (Et je ne mentionnerai même pas Meg; les plus proches sauront.)
  Mes deux plus grandes surprises ont été pour les groupes "Juif ashkénaze" et "Nigérian" pour desquels je n'aurais jamais eu l'idée de descendre, mais je trouve ça incroyable ! Voilà des nouvelles cultures à découvrir, des histoires à connaître et des pistes à creuser.
  
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  De nouvelles questions s'ouvrent à moi et je pense déjà offrir un kit à mes parents et à mon frère pour pouvoir faire des recoupements (notamment parce que cette question italienne me chiffonne).
  Voyez comme nos histoires familiales sont plus complexes qu'elles n'y paraissent, que la tradition orale n'est pas toujours valide (et pour cause !) et que nous avons tout à apprendre de notre passé... encore faut-il s'y intéresser.
  En effet, suite à un petit sondage réalisé dans une story Instagram, 6% des interrogés ont répondu "Non" à la question : "Ca vous intéresserait de savoir qui étaient et d'où venaient vos ancêtres ?" Une seule personne a bien voulu me répondre en me disant qu'elle n'avait pas besoin de ça pour savoir qui elle était, se suffisant de l'histoire de ses grands-parents et bisaïeux, ce qui peut se comprendre (toutefois, elle se sentait éventuellement intéressée pour son compagnon pour diverses raisons personnelles; tout dépend de notre histoire propre, voyez).

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  J'espère que cela vous aura intéressé puisqu'il s'agit là de l'une de mes passions les plus vives !
  Si vous-mêmes avez fait un test ou songez à en faire un, n'hésitez pas à nous partager vos expériences et histoires, je trouve ça fascinant !
  Ce n'est que le début d'une nouvelle série que je comptais déjà initier il y a quatre ans et que je prends enfin le temps de débuter.

—xoxo