Mon temps en confinement (lectures et autres)

  Je ne savais pas trop comment construire l'article pour mes dernières lectures... Je ne pouvais pas parler de celles de mars, puisqu'une partie est restée chez moi, en Seine-et-Marne, ni complètement séparer ma pile à lire des livres de mes parents et des lectures en suspend depuis une dizaine d'années ici, en Isère... Alors j'ai décidé de vous composer un petit (long) article sur ce premier mois de confinement, du point de vue d'une fille pour qui tout va bien et qui ne déprime ni n'angoisse pas (j'ai l'impression que nous ne sommes pas beaucoup à partager un quotidien tranquillou sans Animal Crossing ou templates IG etc.).

∴ ⟐ ∵ ⟐ ∴

  Il semblerait que pas mal de monde s'est découvert une passion pour la cuisine... Personnellement, ce n'est toujours pas mon cas, mais je peux tout de même contribuer à votre renouveau gustatif en vous avisant que l'eau infusée de concombre et de citron, c'est top et que vous pouvez exprimer votre nouvelle passion en utilisant cette recette de génoise qui est fort bonne. De rien, ça me fait plaisir — oui, il n'y a pas de crème dans mon fraisier parce que je l'ai cramée dans la casserole, so what ?

∴ ⟐ ∵ ⟐ ∴

  Sans transition aucune, passons donc à mes lectures de ce mois un peu spécial. Je vais être encore plus succincte qu'à l'accoutumée car l'article s'annonce long !

  Circé, Madeline Miller, Editions Pocket, 2019 — 👸🏻

  Il y a quelques mois, j'ai déjà pu vous faire un retour sur ma lecture du mythe d'Achille par l'autrice, que j'avais beaucoup aimé. Nouvelle bonne pioche avec Circé, récit présenté de manière moins poétique — Circé raconte son histoire alors que pour Achille, nous avions le point de vue de son amant, Patrocle, induisant des thématiques différentes avec d'autres procédés narratifs — mais tout aussi puissant dans les symboliques et sujets traités.
  Rapports de filiation, rapports au corps, lien social, lien amoureux, féminisme, maternité, vengeance, pardon... Le tout semble dense mais l'histoire est prenante et on aurait souhaité davantage de pages...
  Une nouvelle fois : je vous recommande vivement le travail de Miller.

  Atlas des paradis perdus, Gilles Lapouge et Karin Doering-Froger, Editions Arthaud, 2017 — 🗺

   J'ai offert cet atlas à mon père pour Noël, sachant que toute la collection avait l'air géniale et que je comptais moi-même me la procurer dans son intégralité (il y en a pour tous les goûts, allez voir !), c'était donc parfait, j'ai pu le-lui piquer pour le découvrir. Cela n'a fait que renforcer mon désir de les posséder !
  Dans celui-ci, l'auteur va nous sélectionner quelques lieux réels ou fantasmés et nous raconter leur histoire, des anecdotes autour ou sa relation à ces derniers, le tout avec des illustrations presque oniriques (enfin, pour qui aime les cartes).

  Le Magicien d'Oz, Lyman Frank Baum, coll. Pocket classiques, Editions Pocket, 2018 — 👠

  On pense connaître l'histoire, mais la voilà un peu plus cruelle à l'écrit (dans les détails). Je n'ai rien de particulier à en dire, c'est tout à fait plaisant, ça se lit rapidement et ça reste un incontournable.

  Petit manuel du parfait bonheur, Ilarie Voronca, Editions Cambourakis, 2019 — 🙃

  Un peu perché, j'ai mis quelques temps à lire ce petit ouvrage... qui m'a perdu. Mais peut-être était-ce là le but : perdre le lecteur pour qu'il puisse trouver le bonheur partout à la fois, en être entouré et pénétré... J'en sais rien. Toujours est-il que je l'ai parfois trouvé trop sexualisant sur l'image de la femme — rien de choquant mais, est-ce que l'Amour ne se trouve que devant le sein d'une femme ? Quid des LGBT et, d'ailleurs, des femmes elles-mêmes, puisque l'auteur ne va jamais inverser cet amour, il reste en ce sens : l'homme qui se nourrit de la femme.
  Outre ces passages qui m'ont crispé, il y a quelques entrées poétiques qui ont pu raisonner, mais je ne vous le recommande pas spécialement, le style n'étant, globalement pas si facile d'accès.

  Personne, Gwenaëlle Aubry, Editions Mercure de France, 2009 — 😲

  Ce livre, on me l'avait offert en 2009 ou 2010 et, à l'époque, je n'avais vraiment pas accroché à la forme alors que le concept semblait sympa (une femme va parler de son père en trouvant vingt-six entrées, de A à Z)... Mais oui ! j'étais vraiment trop psycho-rigide pour apprécier la poésie et le sens de cette liberté (très relative, qui plus est) prise dans la présentation du texte. L'histoire d'un fou qui ne l'était pas tant ; palpitant parfois et touchant souvent, je suis contente de lui avoir donné une nouvelle chance.

  Fantôme d'Orient et autres textes sur la Turquie, Pierre Loti, Editions Libretto, 2010 — ✊

  Je ne connaissais pas la plume de Pierre Loti qui est très belle, engagée, parfois acide. J'ai bien envie d'en découvrir davantage, d'autant qu'il s'agissait là d'une anthologie de textes sur la Turquie. Que l'on soit d'accord ou pas avec l'homme, on sent un amour sincère pour la Turquie et les Turcs et l'on devine le grand homme qu'il a été.

  Mort sur le Nil, Agatha Christie, Editions Le Livre de Poche, 1987 — 🤷‍♀️

   Une petite déception pour ce premier roman d'Agatha Christie que je lis. Alors, ce n'est pas à cause du style d'écriture, plutôt agréable et fluide (contrairement à ses nouvelles que je n'avais pas apprécié). Ce n'est pas non plus à cause des personnages qui sont tous bien dépeints et avec des caractères bien différents et crédibles. Non, c'est parce que j'ai su de suite qui était le coupable... J'en lirai un autre pour voir si ça me fait la même chose.

  Les Messieurs de Delft, Exbrayat, Editions Le Masque, 1988 — 🙈

   Si j'avais deviné qui était le meurtrier dans Mort sur le Nil, ce n'était pas le cas ici ! L'auteur ne nous laisse rien savoir avant les toutes dernières pages et je me suis demandée comment il allait pouvoir nous délivrer le dénouement en si peu de mots... Eh bien c'était très simple et, finalement, logique ! Le fait d'être pris dans une histoire de bourgeoisie triste, des histoires d'amour tragique et un humour grinçant nous détourne complètement de ce que nous aurions dû voir ! Chapeau.

  Avec vue sur l'Arno, E. M. Forster, coll. Pavillons poche, Editions Robert Laffon, 2013 — 😫

   Des années également qu'on m'avait offert ce livre que j'avais commencé et jamais terminé... La faute au rythme ! L'Angleterre est tellement frustrante avec tous ses codes sociaux stupides, c'est vraiment irritant et c'est ce qui m'avait gêné. Toutefois, la deuxième partie du livre est beaucoup plus malicieuse et piquante, alors, à cette lumière, la lenteur de la première fait sens. Finalement, je ne suis pas mécontente d'avoir parcouru cette histoire d'amour et cette amorce d'émancipation féminine.

  L'anthropologie des religions, Lionel Obadia, coll. Repères, Editions La Découverte, 2012 — 🤓

   Tout est dans le titre ! Je le recommande à ceux qui s'intéressent à l'anthropologie, à la religion, ou aux deux ! Très clair et facile d'accès pour le néophyte.

∴ ⟐ ∵ ⟐ ∴

  Autrement, qu'ai-je fait de mon temps ? Mise à part la lecture, j'ai pas mal pu travailler mon portugais via Duolingo et je vous invite à m'y rejoindre si jamais vous souhaitez un coup de boost en voyant des personnes travailler en même temps que vous (personnellement, ça me motive davantage, j'ai un sale esprit de compétition, haha !) : cherchez donc à MarieAlexianne en pseudo si ça vous dit, sachant qu'il y a bien plus de langues que le portugais que vous pouvez retrouver sur le site !

  J'ai pris le temps de prendre des nouvelles de pas mal de monde à qui je ne parle pas forcément, mais que je garde toujours dans un coin de ma tête. Je trouve que c'est important de montrer aux autres qu'on pense à eux, même si on n'engage pas une conversation de deux heures par la suite. J'ai également vu que Selena Gomez en a parlé avec Miley Cyrus, dans le show IG de cette dernière (Bright Minded) : ça fait du bien de se savoir entouré. Ayant des potes d'Espagne et d'Italie (en plus de la Grande-Bretagne, du Portugal et du Canada, également une amie en Pologne actuellement), il me semblait davantage important de montrer que je pensais à eux dans ces temps difficiles.

  Autre chose que je peux vous conseiller durant le confinement, à plus forte raison si vous cherchez l'amour (mais ça marche très bien pour un crush) : c'est le bon moment pour dégainer vos Apps de rencontre ! Les dalleux s'y trouvent largement moins, puisque faire la conversation n'est pas leur fort et que... ben... y a que ça à faire ! Vous aurez ainsi bien le temps de faire le tri et de vous rapprocher des personnes véritablement intéressantes. Jusque là, ça marche pas mal pour moi, j'ai l'impression d'être revenue dix ans en arrière, haha ! Ca fait du bien.

  En aparté, rapidement, vous êtes plutôt dans Animal Crossing, en ce moment, ou dans les Sims ? Deuxième option, pour moi et ils auront bien pris mon argent que je ne peux pas dépenser ailleurs, haha ! Herm.

  Enfin : les challenges débiles (à l'image de la photo ci-dessus illustrant le Quarantine Pillow Challenge). Ca permet toujours de bien rigoler entre potes et au-delà. Et si vous êtes spectateurs et que ça ne vous plait pas : passez votre chemin sans rien dire ; personne n'a demandé votre avis, et encore moins votre négativité ou votre aigreur. Ouvrez les fenêtres, profitez du soleil ou de l'air frais et faites quelque chose qui vous fait davantage plaisir qu'épier des stories ou des posts qui vous semblent sans intérêt. C'est ce que je fais, et je ne m'en porte pas plus mal.

∴ ⟐ ∵ ⟐ ∴

  En espérant que vous et vos proches se portent au mieux. On aura le temps de s'angoisser pour l'avenir plus tard si tout va bien dans le présent actuel. Courage à tous, attaquons ce deuxième mois de façon beaucoup plus sereine en prenant le temps de vivre !

  Alors oui, j'ai conscience d'être une privilégiée et d'avoir pu quitter la région parisienne grâce à ma mère qui s'est tapée plus de 14h de voiture aller-retour pour venir me chercher, d'avoir un grand jardin et absolument tout ce que je veux dans les placards familiaux... Je le sais. J'ai des amis qui sont coincés dans 20m2, là où ça aurait pu être moi également. J'ai des amis qui sont tout seul. J'ai des amis qui s'angoissent. Je n'oublis personne, ni ma chance mais je ne voulais partager que du positif sans trop d'ostentation et j'espère qu'absolument rien ne sera mal pris dans cette démarche.

—xoxo